Où sont les Roms à Lyon ?

Tuttsi Fukushima Dim 15 Mai - 8:38

Où sont-ils ?

- ceux expulsés du Centre Saint Irénée ?
- ceux expulsés des gymnases le 30 mars ? d'où ils sont partis telle une cohorte en temps de débacle, leurs enfants
dans les bras, dont un bébé de 2 mois, traînant les poussettes surchargées ... servant à transporter leurs maigres
affaires ...

Où sont-ils aujourd'hui ?

- Certaines familles sont hébergées dans des hôtels ou dans des résidences étudiantes ...

Qui a été hébergé ?

- Les mères avec leurs enfants de moins de 10 ans !!!

Décision du Préfet du Rhône : quand il s'agit des pauvres, le Préfet peut séparer les familles ... !

Dans les pays en voie de développement, la famille est considérée comme un lien inaliénable, la famille est une valeur qui est respectée, qui ne peut être séparée à part des évènements graves (guerre, tsumani ...).
A Lyon dans une ville riche d'un pays riche, les pauvres n'ont même pas ces privilèges !

Et l'on parle de la démission des parents pour dire qu'ils ne s'occupent pas de leurs enfants, qu'ils ne les envoient pas à l'école, alors que c'est un Préfet qui sépare les familles dont les parents sont responsables ensemble de leurs enfants mineurs jusqu'à 16 ans.

Dans quel pays sommes nous ? Dans quelle ville sommes nous ?

Qui s'est révolté à Lyon ?
- même pas les associations des familles ...
- même pas ceux qui prônent l'importance de la famille, essentielle pour les enfants ...
- même pas ceux qui sont contre les couples qui se défont à l'époque actuelle car cela
détruit la vie familiale ...
- même pas les représentants religieux des différentes communautés religieuses ...
- même pas ceux qui ont pour mission de protéger les enfants ...
- même pas les élus de tous bords ...

Cette décision détruit le noyau familial qui reste la seule richesse des pauvres.

Et pourtant le Préfet du Rhône l'a prise

Des nouvelles des autres familles qui n'ont pas accepté ces conditions ?

Où sont-elles ?

dans des terrains vagues :

- 32 personnes avec enfants, vivent le long du périphérique à Bron sans eau à proximité.
Ils se sont construits des abris, tentes données ... ont installé des poubelles, des sanitaires.
Ils étaient dans les gymnases, une fois par semaine nous leur apportons environ 200 litres d'eau en bouteille.
Une goutte d'eau quand il faut se laver, faire cuire, laver le linge ... les enfants sont déscolarisés de ce fait.

Nous participons à la construction de puits en Afrique, c'est bien certes ! c'est la solidarité entre les peuples,
mais ici à Lyon obtenir de l'eau par citerne est impossible ... pour des personnes dont des enfants.
Il y a des citernes l'été dans les prés pour les animaux !!!

- une trentaine de personnes à peu près avec enfants dont un bébé de 2 mois, sur un parking abandonné
dans le 3ème où ils se sont construits des abris déglingues avec les moyens du bord. Ils ont de l'eau pas loin,
mais il faudrait des poubelles et des sanitaires car ils sont dans un lieu "urbanisé" en béton sans arbres ou
bosquets...
Ils étaient au Centre St Irénée pour la plupart, une ou deux autres familles étaient à l'hôtel dans le cadre du
plan froid. Enfants déscolarisés du fait de leurs conditions de vie et déplacements.

- une quinzaine de personnes avec enfants dans un jardin public dans le 9ème où ils ne vont que pour dormir,
errant avec leurs enfants, les poussettes et leurs affaires vers la Guillotière ... Ils étaient dans les gymnases
comme ceux qui dormaient place Raspail, qui cette semaine ont pu avoir une place dans unhôtel.

- d'autres ont trouvé des maisons abandonnées misérables ...

- d'autres sont reparties en Roumanie ou dans d'autres villes ...

Et celles qui vivaient en squat et qui devaient être expulsées à partir du 1er avril ! ... :

- Rue Parmentier à St Fons. Il y avait 10 familles représentant 60 personnes dont 35 enfants.
Suite aux pressions policières, les familles étaient tellement angoissées qu'elles sont parties au fur et à mesure soit
en Roumanie, soit dans d'autres villes, soit on ne sait où dans l'agglomération ...
Depuis la maison est vide et murée. La police n'a plus rien à faire, ne se dérangera plus.

Les 12 enfants qui étaient scolarisés dans les écoles de St Fons où ils avaient été très bien accueillis
n'iront plus à l'école et ainsi perdent toute possibilité d'avoir un avenir meilleur que celui de leurs
parents.

- Garages de la Route de Vienne Lyon 8ème, il y a eu jusqu'à une centaine de personnes avec + de la moitié
d'enfants. La plupart des familles étaient à Paul Bert. 5 enfants étaient scolarisés.
Suite aux pressions policières fréquentes, les personnes sont très angoissées également, s'enfuient que ce soit en
Roumanie, que ce soit dans d'autres lieux la plupart sur des terrains éparpillés dans l'agglomération.
Les plus âgés attendent l'expulsion ne sachant où aller et surtout n'ayant plus la force de faire "un projet" si l'on peut
l'appeler ainsi ... un projet.
Bien sûr le jour de l'expulsion se passera bien, il ne restera que quelques personnes qui partiront avec leurs
baluchons, cela ne dérangera personne, cela ne se verra pas trop, personne ne sera au courant,
ils seront enfin devenus invisibles ...

- Rue Paul Bert. Lyon 3ème . 5 familles , 9 adultes, 16 enfants dont des enfants très fragilisés.
8 enfants sont scolarisés.
Expulsion prévue pour début mai, appartements vieux limite de la sécurité (plafond qui risque de tomber, mais ce
n'est pas d'aujourd'hui). Mairie et MDR au courant ... quel hébergement sera trouvé d'ici la semaine prochaine ?
Dossier suivi par l'ALPIL concernant les dossiers DALO.

- Rue St Jean de Dieu. Une soixantaine de personnes avec enfants dont des bébés.
Toujours du monde. Certains partent en Roumanie, d'autres reviennent.

Expulsions prévues mais sans dates précises actuellement, si celles-ci pouvaient attendre la fin de l'année scolaire ce serait déjà un point important.

- Hangar de Vénissieux : peut être une soixantaine de personnes avec plus de la moitié d'enfants.
19 enfants scolarisés dans les écoles de St Fons.
Des toilettes sèches ont été installées dernièrement. Des poubelles l'ont été depuis l'installation de ce squat en Juillet
2010.

- Avenue Léon Blum à Villeurbanne. 6 familles. 40 personnes une vingtaine d'enfants dont des touts
petits et bébés ( plus sûre des chiffres.) Familles qui étaient à la Soie en 2006 avec leurs enfants qui sont devenus
parents.
Scolarisation arrêtée par les familles dès réception des certificats de scolarité ( Allocations familiales).
Cette maison vient d'être rachetée par la Communauté Urbaine. Donc certainement y aura t-il un processus
juridique en cours ce qui laissera peut être du temps.

- Autres squats ou terrains à suivre et à ne pas oublier, avec des enfants scolarisés :
. dans le 3ème (rue Fiol, rue Voltaire), dans le 7ème (ceux de la rue Crépet expulsé), Couzon/Albigny, Décines
(7 chemins), St Fons (autres squats ou terrains non cités ci-dessus, Robert Reynier, Lumière ...), Vénissieux
(caravanes et butte Viviani) ... et d'autres certainement oubliés et/ou non connus.